Après l'effort...
Phrase cent fois martelée dans mon enfance, relayée par l'indigne ambassadrice que je suis auprès de mes fils, vertueux leitmotiv glorieusement incarné par l'exemplaire abnégation de leurs grands-parents...Et puis ces braves "chiens" qui, sans crier gare, font un drôle de "chat" (Le chat, c'est moi), cette poire qui tombe du pommier à leur triste insu... Nul n'est prophète en son pays, l'ont-ils oublié? Pourquoi cependant, malgré mon discernement, ne puis-je me consacrer qu'à tout ce dont je peux meubler cet indigne temps d' "avant l'effort"? Pourquoi l'évier regorge-t-il de vaisselle en instance, pourquoi la liste des choses à faire pour ne pas se retrouver dans la m...ouise ne cesse-t-elle de croître pendant que j'écris ce message, qui n'est même pas un mea culpa? Hier encore, je vantais, à l'adresse de mes élèves interloqués, avec un enthousiasme sincère me semble-t-il, la quasi supériorité du Romain qui sait faire passer le negotium avant l'otium, les affaires courantes avant les loisirs...
Tous Romains! Tous Romains? Princes de la procrastination, impératrices de la paresse, admirez-vous comme moi sans parvenir à les envier les reines du ménage, les rois de l'agenda, les professionnels du "je fais ce qu'il faut faire quand il faut le faire"?
Nous sommes dimanche et le soleil est si séducteur, les enfants si loin (chez leur père), la pile des bons livres si haute à mon chevet...allons-nous mettre cette journée à profit pour faire de ce charmant taudis un petit palais de convivialité?
(Si, dans la phrase qui précède, vous percevez un je-ne-sais-quoi qui vous irrite, alors nous sommes sans doute faits pour nous entendre)
Par où prendre le taureau? Les cornes? Fichtre la mission n'est donc pas sans risque...soyons circonspecte et ne faisons pas l'épargne d'une sérieuse étude de la situation. Qu'allez-vous faire pendant ce temps?
Rendez-vous ce soir, même lieu, même combat, pour nous entretenir de ce que le Dieu Procrastinus a bien voulu faire de nous...
